Tout le monde peut être victime d’un accident de la vie.
Les accidents de la vie, c’est quoi ?
On peut tous avoir à faire face à un accident de la vie courante. Ces derniers se distinguent des accidents de la route et des accidents du travail car, comme leur nom l’indique, ils ont lieu dans la sphère de la vie privée, dans notre quotidien.
Ils peuvent être de plusieurs natures :
Accidents domestiques, se produisant à la maison ou à proximité : dans le jardin, la cour, le garage, la piscine…
Exemples : intoxications, accidents par le feu, suffocations…
Accidents scolaires, y compris lors du trajet pour se rendre à l’école, durant les cours d’éducation physique et dans les locaux, de la crèche à l’enseignement supérieur. Exemples : bousculades, blessures…
Accidents de sport, de loisirs ou en vacances.
Exemples : noyades accidentelles, brûlures de barbecue, chutes…
Accidents survenant pendant le temps libre, dans un magasin, dans la rue ou près du domicile.
Exemples : glissades, agressions…
Les accidents de la vie courante peuvent toucher n’importe qui, dans n’importe quel milieu social ou tranche d’âge. Ils ont parfois de lourdes répercussions physiques ou morales pour les victimes, leur famille mais aussi pour la société qui doit en assurer le coût social.
Heureusement en étant bien informé, on peut agir pour prévenir ces risques.
Des risques sous-estimés
Les accidents de la vie courante sont 100 fois plus nombreux que les accidents de la route ou de la circulation, et causent 5 fois plus de morts.
En moyenne, 30 000 accidents de la vie ont lieu chaque jour.
Des indemnisations quasi inexistantes
Faire face à un accident de la vie peut avoir de lourdes conséquences financières…
Les régimes obligatoires n’indemnisent qu’une très faible partie des préjudices économiques.
Quant aux préjudices moraux ou esthétiques, ils ne sont pas pris en charge. Autant de raisons de bien se protéger !
Piscines et enfants : attention danger
Dès qu’ils savent marcher, les jeunes enfants aiment explorer leur environnement, souvent à l’insu de leurs parents, et sont attirés par l’eau des piscines et ses scintillements… au risque de tomber dedans.
Chaque année en France, les piscines privées sont à l’origine de nombreuses noyades accidentelles. Parmi les 60 noyades en piscines recensées entre le 1er juin et le 26 juillet 2012, 55% ont eu lieu en piscine privée familiale, et 45% en piscines collectives. Dans 35% des cas, il s’agissait d’enfant de moins de 6 ans(1).
La vigilance reste le maîtremot pour prévenir les risques de noyade, mais certains réflexes sont également utiles pour éviter le pire :
• Familiariser les enfants avec l’eau en leur expliquant les dangers que représente une piscine.
• Interdire les baignades sans surveillance.
• Eviter que le sol ne soit trop glissant autour de la piscine, ce qui pourrait favoriser les chutes.
• Enlever les jouets à la surface de l’eau qui pourraient attirer les enfants.
• Désigner un « surveillant » actif et toujours vigilant lorsque plusieurs adultes sont autour de la piscine, cela évitera que les uns comptent à tort sur les autres pour jouer ce rôle.
• Equiper les enfants de flotteurs autour des bras même lorsqu’ils jouent autour du bassin.
• Garder à portée de main une perche ou une bouée à proximité du bassin.
Le domicile, un lieu sûr ? Pas si sûr !
Dans un environnement extérieur globalement agressif, le domicile familial est souvent perçu comme un endroit sûr. C’est pourtant le lieu de tous les dangers. Les espaces à risques sont principalement les pièces d’eau, notamment la cuisine où se produisent 25% des accidents impliquant particulièrement les enfants de 5 à 9 ans.
Boîtes d’allumettes qui traînent, objets placés sous des fenêtres sur lesquels les enfants grimpent, eau du bain trop chaude, pastilles de lave-vaisselle colorées faisant penser à des bonbons… les risques d’accidents sont partout.
Chaque jour, plus de 2 000 enfants de moins de 6 ans en sont victimes, générant chaque année 740 000 consultations aux urgences. Et les conséquences peuvent être graves ! Selon une étude de Veille Sanitaire (INVS), on dénombre 11 500 décès par an, soit la 3e cause de mortalité en France, devant les accidents de la route.
Chez les enfants, la première cause d’accident reste la chute, mais les risques de suffocation, brûlure ou intoxication ne sont pas rares. Ainsi, dans 95% des cas, les intoxications sont accidentelles et concernent des médicaments chez un enfant sur deux. On constate un pic de fréquence entre 1 et 4 ans.
Prévenir pour mieux réagir
Très curieux, les enfants veulent souvent imiter les plus grands sans prendre conscience du danger. Pour éviter les accidents domestiques, connaître les risques ne suffit pas.
Il est primordial de se renseigner sur les gestes préventifs. La prévention repose sur une combinaison d’actions actives (information, éducation, promotion) et passives (normes de sécurité, législation). Malgré les nombreuses campagnes de prévention, les parents ne semblent pas suffisamment sensibilisés. 66%(2) d’entre eux pensent spontanément au risque de chute, mais seuls 6%(2) citent celui de l’étouffement qui est pourtant la cause majeure de décès accidentel chez les enfants de moins d’un an.
Les sports de rue sont à l’origine de nombreux accidents. Protégeons nos ados !
Nouveaux sports, nouveaux accidents
C’est la grande mode. C’est fun et amusant. Les « nouveaux sports » envahissent les rues : VTT, rollers, skateboards, trottinettes ravissent les adolescents amateurs de sensations fortes, de vitesse et de liberté.
Dans les pratiques sportives plus classiques, les fédérations sportives et les équipes d’encadrement peuvent fournir un discours de prévention adéquat auprès des ados. Au contraire, les sports de rue se pratiquent de façon individuelle et en toute liberté, souvent au péril de la santé ou de la vie des jeunes. En effet, quand ces disciplines sont pratiquées sans encadrement, elles peuvent souvent occasionner des chutes, responsables de blessures plus ou moins graves.
Si, chez les jeunes âgés de 10 à 24 ans, 54% des accidents de sport et de loisirs sont causés par un sport de ballon(4), les accidents liés à la pratique des nouveaux sports de glisse ont pourtant des conséquences plus graves. Par exemple, un accident de VTT sur trois provoque un traumatisme crânien. Le taux de fractures est élevé, de même que les hospitalisations qui touchent dans 95% des cas des personnes de moins de 25 ans(4).
Prises de risques et insouciance
Interrogés sur leurs peurs, les jeunes expriment d’emblée des craintes quant aux accidents de la circulation, un sentiment qui domine quels que soient l’âge et le sexe.
Les accidents liés au sport et aux loisirs n’arrivent qu’en 7e position… pourtant, ces derniers sont largement plus fréquents. La perception du risque chez les jeunes est donc très éloignée de la réalité, représentant un danger supplémentaire pour eux.
Leur insouciance les expose davantage à un accident de la vie, car elle les rend moins vigilants face aux risques. On constate d’ailleurs que les victimes d’accident de la vie courante lié à une pratique sportive ou de loisirs sont souvent des adolescents qui déclarent plus fréquemment adopter d’autres conduites à risques (alcool, tabac, cannabis…).
À noter que les garçons sont plus exposés à ces risques que les filles, en raison d’une pratique sportive généralement plus fréquente, d’une attirance pour les disciplines plus dangereuses et d’une prise de risque plus importante.
Chaque année, les accidents de sport et de loisirs touchent 850 000 jeunes de 12 à 19 ans(4).
(4) Source : www.inpes.sante.fr